Photographie :
Guillaume COLLANGES
Textes :
Sébastien DAYCARD HEID
La mer regorge d’histoires de pêcheurs prenant le large pour aller vers des eaux plus poissonneuses. Basques, bretons, galiciens, norvégiens… et désormais sénégalais.
Depuis cinq ans, on voit ainsi apparaître sur les côtes bretonnes et normandes, ces marins passés par l’industrie de pêche espagnole avant d’arriver à Lorient, où ils forment ( lire plus ...)
La mer regorge d’histoires de pêcheurs prenant le large pour aller vers des eaux plus poissonneuses. Basques, bretons, galiciens, norvégiens… et désormais sénégalais.
Depuis cinq ans, on voit ainsi apparaître sur les côtes bretonnes et normandes, ces marins passés par l’industrie de pêche espagnole avant d’arriver à Lorient, où ils forment une communauté très soudée. Mais derrière leur parcours et ce recours à une main d’œuvre compétente et bon marché se cache un autre sujet.
Confrontés à l’épuisement des ressources et lassés de prendre de plus en plus de risques pour rapporter du poisson, de plus en plus de pêcheurs sénégalais migrent vers la Mauritanie ou vers l’Europe à la recherche de meilleures conditions de vie. Comme Omar Kane :
« Au Sénégal, je n’arrivais pas à vivre de ma pêche. A Joal, là d’où je viens, les mareyeurs nous achetaient notre sardinelle à un prix trop bas et le poisson se faisait rare, cela ne valait même plus la peine d’aller pêcher. Impossible de rembourser l’essence… Je me suis donc embarqué sur un bateau espagnol qui pêchait au Sénégal, puis j’ai accosté à Bilbao, et maintenant dans le Morbihan ».
Car la pêche artisanale sénégalaise est aujourd’hui à l’agonie. En cause : une croissance largement incontrôlée de l’effort de pêche et une cohabitation souvent conflictuelle avec la pêche industrielle chinoise, espagnole ou russe, qui conduit à l’accaparement des ressources halieutiques.
Nous remonterons cette ligne allant de la Bretagne jusqu’au Sénégal, pour raconter l’histoire de ces pêcheurs et connaître les raisons qui les poussent aujourd’hui à s’exiler.