Textes : Sébastien DAYCARD HEID
Au fond d’une vallée de montagnes aux reflets afghans, Cuatro Horas, à quatre heures de marche de Chaparra, est une sorte d’arche perdue. Dans cette communauté minière, où vivent plus de 2500 âmes, l’or est une planche de salut sur laquelle dérivent tous ceux qui sont venus jusqu’ici pour fuir leur condition.
Qu’ils soient citadins, autrefois ( lire plus ...)
Au fond d’une vallée de montagnes aux reflets afghans, Cuatro Horas, à quatre heures de marche de Chaparra, est une sorte d’arche perdue. Dans cette communauté minière, où vivent plus de 2500 âmes, l’or est une planche de salut sur laquelle dérivent tous ceux qui sont venus jusqu’ici pour fuir leur condition.
Qu’ils soient citadins, autrefois noyés dans la masse paupérisée des bidonvilles aux portes de Lima. Paysans, exploitants d’une parcelle qui leur donne à peine de quoi vivre, quand cette terre veut bien donner. Ou bien migrants, arrivés ici après s’être perdus dans la promiscuité, la violence et la corruption qui frappent ceux qui tentent leur chance dans les villes minières informelles des Andes et de l’Amazone. Ensemble, ils tentent de bâtir une communauté qui ne souffrirait pas des problèmes sociaux traditionnellement associés au commerce de l’or, là où, autrefois, des mineurs travaillaient sans foi ni loi.
« Cuatro Horas est un laboratoire social que regardent attentivement les 250 000 personnes qui vivent ainsi au Pérou. Au début, il n’y avait rien, à part quelques mines illégales. Puis les clandestins se sont organisés en coopérative pour avoir accès légalement à l’électricité, à l’eau et à l’éducation grâce à leur production », raconte Olinda Orozco, membre de l’ONG Red social. Et aujourd’hui, c’est un exemple qui démontre qu’il est possible d’obtenir un or juste, sans qu’on y retrouve la prostitution ou l’alcoolisme présents dans les autres villes minières ». Après le coton et le café, le commerce de l’or pourrait-il être équitable ?