Photographie :
Eléonore HENRY DE FRAHAN
Il y a trente ans, Vachères était un village quasi désert. Aujourd’hui, quatre fermes, toutes en bio, se partagent les quelques 30 hectares labourables de la commune et ses prairies. Un élevage de chèvres, un élevage de moutons et des cultures d’herbes aromatiques et médicinales, le tout commercialisé en circuits courts, redonnent vie à ce village perché sur une ( lire plus ...)
Il y a trente ans, Vachères était un village quasi désert. Aujourd’hui, quatre fermes, toutes en bio, se partagent les quelques 30 hectares labourables de la commune et ses prairies. Un élevage de chèvres, un élevage de moutons et des cultures d’herbes aromatiques et médicinales, le tout commercialisé en circuits courts, redonnent vie à ce village perché sur une colline, au pied du Vercors. « Ici, tout passe par l’entraide », résume Oda Schmidt, la chevrière. De fait, les champs sont travaillés à plusieurs, les outils sont partagés et tous participent aux moissons. Un vivre ensemble impulsé par les premiers néo-ruraux à s’être installés ici, en 1973 : des hollandais effectuant leur « retour à la terre ». Par chance, quelques vieux paysans transmettent à ces intellectuels d’Amsterdam non seulement leurs terres, mais aussi leur savoir faire. Une opportunité dont Sjoerd Wartena réalisera plus tard à quel point elle fut heureuse. Car comment s’installer lorsque l’on n’hérite d’aucune terre et que les rares hectares à vendre sont hors de prix ? De ce constat naîtra quelques vingt années plus tard Terre de Liens, un mouvement destiné à récolter de l’épargne de citoyens pour acheter des fermes et les louer à des paysans sans terre spécialisés dans le bio. Désormais, la moitié des terres utilisables de cette petite commune de la Drôme appartiennent à Terre de Liens, donc aux futures générations de paysans bio. De quoi assurer une transmission pérenne, non seulement des terres, mais aussi de l’éthique de l’agriculture bio, de l’entraide et du partage.
Lise Barnéoud