Photographie :
Eléonore HENRY DE FRAHAN
À Saint-Paul, village de haute montagne, on continue à distinguer « ceux d’ici » et « les étrangers du dedans » qui y vivent pourtant depuis des décennies. Qu’est-ce qu’« être d’ici » signifie en 2011 en France dans un hameau qui se dépeuple ? Comment les « étrangers » s’intègrent-ils ? Saint-Paul est-il un village- ( lire plus ...)
À Saint-Paul, village de haute montagne, on continue à distinguer « ceux d’ici » et « les étrangers du dedans » qui y vivent pourtant depuis des décennies. Qu’est-ce qu’« être d’ici » signifie en 2011 en France dans un hameau qui se dépeuple ? Comment les « étrangers » s’intègrent-ils ? Saint-Paul est-il un village- métaphore de la situation hexagonale ?
« Les hameaux du bout du monde » annonce un écriteau à l’entrée de Saint-Paul. Trente sommets de plus de 3000 m barrent ce fond de vallée de 22 000 hectares. Un habitant par km2. Pas de quoi créer un tissu économique. Alors, depuis un siècle, lentement, la vallée s’ouvre. Elle envoyait ses fils comme instituteurs dans la région, ou comme colporteur jusqu’au Danemark. Certains ont même rejoint le Mexique.
Il a fallu aussi accepter les nouveaux venus, ceux qui donnent des enfants au village, ceux qui retapent les vieilles demeures. Pour ceux qui sont nés à Saint-Paul, ils restent « les étrangers du dedans ». Qui est d’ici, qui est d’ailleurs ? Quels sont les critères, les habitudes, les signes de reconnaissance ? « Ils ne passeront pas l’hiver », avait prédit les habitants aux trois Grenoblois venue reprendre le gîte de la Souste. C’était il y a trois ans. Eux se disent ravis d’être ici, loin de la ville, à exercer deux activités pour pouvoir vivre.
Comment s’approprient-ils le territoire ? Quels rapports entretiennent-ils avec « ceux de la vallée » ? Resteront-ils toujours des « étrangers » ?