Photographie :
Jérômine DERIGNY
Textes :
Aude RAUX
Octobre 2005, les médias investissent la banlieue. Les images de nuits incendiaires déferlent. Parties de Clichy-sous-Bois, les émeutes grondent pendant trois longues semaines. Puis le brasier s’éteint. Et avec lui, les écrans de télé. Octobre 2006, huit jeunes incendient un bus à Marseille. Mama Galledou est grièvement brûlée. ( lire plus ...)
Octobre 2005, les médias investissent la banlieue. Les images de nuits incendiaires déferlent. Parties de Clichy-sous-Bois, les émeutes grondent pendant trois longues semaines. Puis le brasier s’éteint. Et avec lui, les écrans de télé. Octobre 2006, huit jeunes incendient un bus à Marseille. Mama Galledou est grièvement brûlée. Lors du procès, l’un d’eux se défend avec ces mots : « Ce soir, il faut que je brûle un bus. A Paris, ils brûlent et ils passent à la télé ». Parce que la banlieue ne se résume pas à un écran de fumée, une photographe et une rédactrice du collectif Argos ont cherché à mettre en contradiction le réel en partant à la rencontre des habitants des cités pour recueillir leurs vérités. Pendant deux ans, ces deux journalistes ont pris le temps de se mettre en quête d’actions porteuses d’espoir menées à travers un département emblématique de la banlieue : la Seine-Saint-Denis. Loin de ce regard stigmatisant qui laisse de profondes cicatrices, mais sans pour autant nier les difficultés que concentre - plus que tout autre - cette collectivité. Malgré la pauvreté, le chômage, la violence, ce « lieu » mis au « ban » de la société abrite un esprit concret de solidarité, un riche tissu associatif ainsi qu’un réel dynamisme culturel. En témoignent ces instants pris sur le vif.